Arnaud Bornens
Co-founder & Managing Partner of Everswing I Systémicien - Executive coach - Superviseur - Auteur -
Conférencier
Publié le 06/09/2021
Dans la série : « Regard de systémicien » n°1/2873
Voilà, nous y sommes. Septembre et son flux de reprises qui déjà nous a épuisés : reprise
scolaire, reprise des activités extra-scolaires, reprise de mon cours d’Aïkido, reprise du
(télé?) travail, reprise du business (inflation à +3%, du jamais vu depuis longtemps), reprise
des négociations d’agenda, reprise des courses à faire sur internet, reprise des mauvaises
habitudes culinaires, bref, c’est la reprise du train-train quotidien. Même ceux qui changent de
job peuvent le dire : c’est la rentrée ! Nous les Français, après de « grandes vacances » où
nous avons eu la chance de nous ressourcer tous ensemble, nous faisons la rentrée. Et pour cela,
nous sommes accompagnés par la rentrée politique, la rentrée judiciaire, la rentrée sociale, la
rentrée audiovisuelle et surtout... la rentrée littéraire (il faut dire que près de 50% d’entre
nous ont déjà écrit un livre... un record mondial !). Mais de quoi parlons-nous ? Ce vocable de
« rentrée » signifie donc que nous sommes sortis... et sortis d’où ? Qu’avons-nous fui ? Nos
tracasseries ? Combien d’entre nous n’ont pas consulté leurs mails pendant l’été ? Combien
d’entre nous ont totalement laissé leurs soucis de bureau ? Avons-nous connu une rupture
franche ? Qui donc est parvenu à lire tous les livres qu’il avait emportés, à réaliser les
projets qu’il ne parvient pas entamer au cours de l’année ? Vous vous souvenez, ce petit air
dans votre tête quand vous chargiez la voiture : « cet été, je vais prendre du temps pour.... »
Qui y est véritablement parvenu ?
Alors voilà : et si nous modifions notre regard ? Si nous changions de ponctuation ? Et si le
premier jour de nos « grandes vacances » à la française devenait le premier jour de notre
année ? Le moment de la rentrée ? Rentrée en nous-mêmes, rentrée des amis que l’on aime, rentrée
dans le cercle élargi de la famille, rentrée dans ce lieu de retraite qui est la source de notre
joie... ? Alors septembre ne serait plus une rentrée laborieuse, mais une sortie vers de
nouvelles aventures, de nouvelles découvertes, de nouveaux défis à relever...
Notre réalité en serait-elle plus heureuse ? Aucune idée... mais ce que je sais, c’est que le
paradigme systémique et son angle constructiviste nous invitent à considérer que ma réalité est
plastique : je la façonne à ma guise et c’est mon langage qui me permet de la modeler à ma
manière. Une même réalité aura un sens différent en fonction de la ponctuation du récit que j’en
fait. Septembre sera fastidieux s’il s’agit pour moi d’une rentrée avec son lot de reprises,
excitant si la rentrée se fait au début des vacances en prévision d’une aventure nouvelle qui
s’annonce en septembre. A nous de décider de notre histoire, de son commencement, de sa fin et
du sens qu’on souhaite y donner !
Et vous quand rentrez-vous ?
Image : Chantons sous la pluie / Singing in the Rain - Stanley Donen, Gene Kelly